Résister
Il est des histoires qui du sang font du plomb,
L’individu s’efface et le héros prend place.
Faits d’armes ? Pas du tout ! L’humain comme une trace
Qu’on revoit sur la grotte et nous fait trouver bons.
On les appelle Résistants, guérilleros,
Ou Partisans, terroristes parfois aussi.
Ils sont paysans, instituteurs, métallos.
Leur guerre n’est pas de l’art, mais ils offrent leur vie.
Ils sont le camp du non, quand le reste a dit oui,
Pas par contradiction, plutôt par exigence,
Par courage peut-être un peu par élégance
Du cœur quand il se hausse au niveau de l’esprit.
Connaissez ce garçon, il avait dix-sept ans.
Sans doute eût-il aimé pouvoir être insouciant.
Sans doute eût-il tiré s’il avait eu le temps.
Il était si jeune, mort comme un combattant.
Pour un autre il pleura quand l’ennemi mourut.
Et cette jeune femme avait porté des armes,
Giflée pour qu’elle craque, elle ne l’a pas voulu.
Tous deux ils ont connu la mort, les camps, les larmes.
Refuser l’esclavage quand les sirènes sonnent,
Sans céder au pouvoir, c’est l’exemple qu’ils donnent.
Les gloires du passé reviennent maintenant :
Résister se conjugue toujours au présent.