Oui la ville
Des taches jaunes et vertes du train
s'énumèrent.
Le monde vide, sans moteurs, ni chahut,
Sans énergie électrique, ni visage.
Ville épuisante, tu n'as rien à envier au cimetière de la campagne
Avec son froid humide transperçant
toi dont les logements surchauffés
Font plier les Caraïbes.
La mort naturelle ou la vie moderne,
la fée électricité ou la boue franche,
Le choix dans la multitude ou l'enfer d'une seule face hostile, toujours la même.
Je veux entendre les voisins et qu'ils m'entendent
être gêné de l'humanité grouillante.
Je veux être fatigué des mots partout, des livres, des blablas,
le silence de la mort est pire.
Le sommeil des champs m'est plus dissonant
que les klaxons aux coassements désaccordés,
La sottise des midinettes vaut mieux
que le paysage fixé dans un verre transparent mais solide.
Et sur les routes ensorceleuses à l'odeur de foin
Entre les diamants cousus sur le velours noir,
Je vois les clignotants des avions et je voudrais être assis là-haut.
Ville tu manges le temps et supprimes la question du vide,
Pourquoi interdis-tu ainsi la poésie ?
La peur ancestrale du vieux monde
est une réjouissance : malade, pornographique, immorale, criminelle,
Vivent toutes les tours de Babel !
on y cause la langue universelle qui a toujours défié les dieux du pouvoir établi.
Babylone et toi Uruk,
Vous étiez déjà l'avenir,
Laissez dormir les campagnes tandis que bouillonnent les fourmilières et les ruches métalliques
Jamais nous ne reculerons devant la passivité des champs.